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libres opinions pour mémoire
31 octobre 2016

LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO EST-ELLE A LA CROISÉE DES CHEMINS A LA BARJAVEL ?

LA RDC EST-ELLE A LA CROISEE DES CHEMINS A LA BARJAVEL ? DU PESSIMISME DE L’INTELLIGENCE A L’OPTIMISME DE LA VOLONTE 

UNIVERSITE DE KINSHASA Octobre 2016.

 

Le caractère contrasté du XXème siècle, théâtre à la fois du meilleur comme du pire, du progrès admirable de l’humanité en sciences et en techniques et des deux guerres mondiales, fait prendre conscience de la menace totale qui pèse désormais sur l’humanité au-delà de la chance qu’elle a de faire un bond inespéré en avant.

René Barjavel[1] l’exprime bien quand il dit que l’homme moderne est à la croisée des chemins, tout en s’angoissant de  le voir choisir de  périr de sa propre main, de son propre génie et de sa propre stupidité au lieu de s’élancer dans l’infini de l’espace et dans l’éternité du temps, pour y répandre la vie délivrée de la nécessité de l’assassinat.

Est-il besoin de dire, s’agissant de la RDC, qu’elle est, avec sa classe politique, aussi capable du pire comme du meilleur. La balance penche même du côté pire, au vu des crises politiques à répétition qui ont émaillé son histoire, depuis l’indépendance, et qui continuent de constituer encore aujourd’hui une grande menace ?

Sans doute la question est-elle mal posée, si elle laisse entendre que seule la RDC est dans ce cas. En effet, l’histoire des peuples révèle qu’aucun pays ne peut se vanter de n’être capable que du meilleur.

Néanmoins, le pessimisme des partenaires sur la situation sécuritaire en RDC, au point d’envisager l’évacuation de leurs ressortissants, est révélateur d’un état de guerre à la Spinoza.

Il veut dire que la menace de mort, qui pèse sur les populations congolaises pendant la présente crise politique, qui court depuis le 19 septembre et dont le point focal reste le redoutable 20 décembre, jour de tous les dangers, est à prendre au sérieux. Les enjeux sont sans doute perçus comme importants dans les deux camps.

La situation est d’autant plus préoccupante que la solution que l’on croyait idoine, à savoir la tenue effective du dialogue, n’a pratiquement pas changé la donne. Les positions se radicalisent.

L’opposition soupçonne ses adversaires d’avoir un agenda caché nuisible à l’intérêt supérieur de la nation, lequel mérite que l’on meure pour sa défense. Mais qui doit mourir ? That is the question.

Aussi n’hésite-t-elle pas à prendre à son compte, s’agissant du dialogue, l’équation historique du Général Janssens, qui a déclenché la mutinerie de la force publique, en 1960[2]. Pour elle, le dialogue est un non événement : «après le dialogue = avant le dialogue ».

Par contre, pour la Majorité Présidentielle et alliés, soucieux de sauvegarder la paix dans un monde trouble et instruits par l’expé-rience du passé, le dialogue est incontournable. Il est le préalable sine qua non d’élections apaisées, seules garantes de la démocratie.

En effet, l’équation atavique congolaise, « élection = guerre de tranchées entre ennemis jurés », hante les esprits. C’est elle qui impose le dialogue, comme ultime recours, pour mettre un terme à des contestations et à des violences postélectorales déshonorantes.

A ce sujet, même si l’opposition radicale n’y a pas participé, la Majorité Présidentielle et alliés estiment que le dialogue tenu à la Cité de l’Union africaine, sous l’égide de l’Union africaine, était ce recours inespéré, que personne ne peut dénier.

Bref, quand bien même nous aurions voulu qu’il n’en soit pas ainsi, les deux parties antagonistes campent chacune sur sa position, au grand désespoir des populations livrées ainsi à un sort incertain.

En effet, comme on le voit, la situation est bloquée. L’affrontement semble inévitable. De postélectoral, le risque de violences, que l’on voulait éviter par le dialogue, devient pré-électoral et pressant !

Certes, il serait injuste de ne lire l’action de notre classe politique  que sous les projecteurs déformants des  dommages collatéraux, qu’elle cause. Ce sont eux, hélas, qui sont les plus ressentis ou redoutés par les populations pendant les crises politiques.

Ainsi, la radicalisation des positions affichée ces derniers temps n’augure rien de bon pour les populations, qui ont le sentiment que leur classe politique leur prépare une bombe, pour le 20 décembre.

Le 20 décembre, jour de tous les dangers, c’est dans deux mois. Si la classe politique congolaise aime son pays et ses populations, elle doit tout faire pour leur réserver une fin d’année paisible et festive, comme les autres années, en désamorçant sa bombe.

Quoi qu’il en soit, comme la mission d’une classe politique est de faire le bonheur de son peuple et non de lui préparer une bombe, la classe politique congolaise est condamnée à transformer le pessimisme qu’inspire l’intelligence de la crise, qu’elle a créée, en optimisme de sa volonté farouche d’en sortir à tout prix.

Quant à la communauté internationale, dans laquelle baigne notre pays, nous la remercions pour son action.

En effet, elle tente tout pour éviter la catastrophe, qui pointe à l’horizon du 20 décembre, au-delà de ses rappels répétés à tous ceux, qui ont tendance à l’ignorer, que  la vie de chaque Congolais compte et mérite une sollicitude protectrice en tout temps.

Fait à Kinshasa, le 20 octobre 2016.



[1] La faim du tigre Paris, Denoël, 1966, couverture.

[2] « Après l’indépendance = avant l’indépendance ».

 

 

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